Ah le sommeil… Un mystère persiste toujours autour de cette fonction vitale de l’organisme. Il existe d’ailleurs plusieurs mythes sur le sommeil. Certains sont sans conséquence, alors que d’autres véhiculent une information potentiellement dangereuse. Dans cet article, nous déboulonnons 10 des mythes les plus populaires sur le sommeil. C’est parti!
1. Mythe : Le ronflement n’est pas dangereux. Il s’agit d’un problème courant, particulièrement chez les hommes.
Réalité : Même si le ronflement est inoffensif chez la plupart des gens, il peut être le symptôme d’un désordre plus grave comme l’apnée du sommeil, particulièrement s’il est accompagné de somnolence diurne. L’apnée du sommeil est caractérisée par des pauses de respiration qui empêchent l’air d’entrer et de sortir des voies respiratoires de la personne atteinte. Les gens qui en souffrent se réveillent souvent la nuit à bout de souffle. Les pauses respiratoires réduisent les niveaux d’oxygène sanguin, peuvent créer une surcharge du cœur et du système vasculaire et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Le ronflement fréquent a aussi été associé à l’hypertension. L’obésité et un cou large sont des facteurs de risque de l’apnée du sommeil. L’apnée du sommeil peut être traitée. Les personnes qui ronflent bruyamment et qui expérimentent des pauses respiratoires devraient consulter un professionnel de la santé.
2. Mythe : Il est possible de « tricher » sur nos heures de sommeil.
Réalité : Les experts du sommeil disent que la majorité des adultes ont besoin de 7 à 9 heures de sommeil chaque nuit pour une performance, une santé et une sécurité optimales. Lorsqu’on ne dort pas assez, on accumule une dette de sommeil qui peut devenir difficile à « rembourser » si elle devient trop importante. La privation de sommeil a été liée à des problèmes de santé tels que l’obésité et l’hypertension artérielle, à la mauvaise humeur, à une réduction de la productivité et à des problèmes de sécurité à la maison, au travail et sur la route.
3. Mythe : Monter le son de la radio, ouvrir la fenêtre ou allumer le climatiseur sont des moyens efficaces pour rester éveillé au volant.
Réalité : Ces trucs sont inefficaces en plus d’être dangereux pour la personne qui est somnolente au volant et pour les autres usagers de la route. Lorsqu’on est fatigué au volant, la meilleure chose à faire est de s’arrêter dans un endroit sécuritaire comme une halte routière et de faire une sieste de 15 à 45 minutes. Les boissons caféinées peuvent aider à réduire la fatigue temporairement, mais elles prennent environ 30 minutes avant de faire effet. Bien sûr, la meilleure prévention contre la fatigue au volant est une bonne nuit de sommeil la veille du voyage.
4. Mythe : Les adolescents qui s’endorment en classe ont de mauvaises habitudes de sommeil ou sont paresseux.
Réalité : Selon les experts du sommeil, les adolescents ont besoin de 8 à 10 heures de sommeil chaque nuit, soit une heure de plus que l’adulte moyen. Leur horloge biologique est différente : elle les garde éveillés plus tard en soirée et endormis plus tard le matin. Cependant, certaines écoles débutent les cours tôt le matin, au moment où les adolescents ont encore besoin de dormir. Résultat : de nombreux adolescents se rendent à l’école trop fatigués pour apprendre, sans qu’ils en soient réellement responsables.
5. Mythe : La somnolence diurne est toujours causée par un manque de sommeil.
Réalité : La fatigue excessive diurne est un problème lors duquel un individu se sent très somnolent durant la journée et ressent un urgent besoin de dormir alors qu’il devrait être alerte et réveillé. Ce problème, qui peut survenir même après une nuit de sommeil suffisamment longue, peut être le signe d’un trouble médical ou d’un désordre du sommeil plus important, comme la narcolepsie ou l’apnée du sommeil. Il peut aussi s’agir d’un symptôme de grossesse. La somnolence diurne peut souvent être traité et doit être mentionnés à un professionnel de la santé. L’endormissement diurne peut être dangereux et mettre la personne à risque d’un accident de la route, d’une blessure ou d’une maladie, en plus d’interférer avec ses habiletés émotionnelles, mentales et physiques.
6. Les problèmes de santé tels que le diabète, l’obésité, l’hypertension et la dépression n’ont rien à voir avec le temps ou la qualité du sommeil d’une personne.
Réalité : Les études ont déterminé qu’il existe bien une relation entre la qualité/quantité de sommeil d’une personne et plusieurs problèmes de santé. Par exemple, le déficit de sommeil affecte la sécrétion de l’hormone de croissance, qui est à son tour liée à l’obésité; moins l’hormone de croissance est sécrétée, plus les risques de gain de poids augmentent. La pression artérielle baisse généralement durant le cycle de sommeil, c’est pourquoi un sommeil interrompu peut affecter ce déclin normal et ainsi entraîner une hypertension et d’autres problèmes cardiovasculaires. La recherche a aussi démontré que le déficit de sommeil interférait avec la capacité du corps à produire de l’insuline, ce qui peut mener au diabète. De plus en plus d’études sont faites chaque année sur le sujet.
7. Mythe : L’insomnie est caractérisée par la difficulté à s’endormir.
Réalité : Les problèmes d’endormissement sont un des 4 symptômes généralement associés à l’insomnie. Les autres sont le réveil trop tôt avec incapacité à se rendormir, les réveils fréquents au cours de la nuit et le réveil avec le sentiment de ne pas être reposé. L’insomnie peut être un symptôme d’un problème de sommeil plus grave, d’un autre trouble médical physique ou psychologique. Lorsque l’insomnie survient plusieurs fois par semaine et qu’elle a un impact sur les fonctions et activités quotidiennes, il est recommandé d’en parler avec un professionnel de la santé.
8. Mythe : Les aînés ont besoin de moins de sommeil.
Réalité : Les experts du sommeil recommandent entre 7 et 9 heures de sommeil par nuit chez l’adulte. Quoique la structure du sommeil au cours de la nuit change avec l’âge, le nombre d’heures nécessaires reste le même. Les aînés peuvent se réveiller plus fréquemment durant la nuit, mais leurs besoins restent identiques à ceux des adultes plus jeunes. Parce qu’ils dorment moins bien la nuit, les aînés ont parfois tendance à dormir davantage le jour. Planifier une sieste dans la routine quotidienne peut aider la personne âgée à avoir plus d’énergie lors des périodes d’éveil.
9. Mythe : Les bébés devraient faire leurs nuits à 3 mois.
Réalité : Aucun bébé ne dort 12 heures d’affilée. Tout comme l’adulte, le bébé se réveille plusieurs fois au cours d’une nuit. Parfois il saura se rendormir seul, d’autres fois il aura besoin de son parent pour l’apaiser. Un bébé qui a plus de facilité à se réconforter seul pourra dormir entre 6 et 8 heures vers l’âge de 6 mois. Les réveils et les boires fréquents au cours de la nuit sont essentiels au développement optimal de l’enfant. Selon la Société pédiatrique canadienne, entre 0 et 6 mois, un bébé dormira environ 16 heures par jour, malheureusement pour les parents, pas toujours au moment où ils le souhaiteraient.
10. Mythe : Pendant le sommeil, le cerveau dort.
Réalité : Le corps se repose lors du sommeil, cependant le cerveau demeure actif. Il se recharge certes, mais il est toujours en contrôle de maintes fonctions du corps comme la respiration. Typiquement, les cycles de sommeil durent 90 minutes et comportent 2 phases en alternance : le REM (« rapid eye movement ») et le non-REM. Le sommeil non-REM comporte 4 phases distinctes, évoluant du stade 1 de l’endormissement, duquel il est aisé de se réveiller, au stade 4 de sommeil profond, qui est le plus récupérateur, mais lors duquel il est plus difficile de sortir.
Texte adapté de Myths – And Facts – About Sleep de la National Sleep Foundation.
Références, telles que consultées le 5 octobre 2018.
https://www.sleepfoundation.org/how-sleep-works/myths-and-facts-about-sleep/page/0/3
https://canadianfamily.ca/kids/baby/sleeping-baby/
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